Je ne m'étais jamais posé cette question, je trouvais même les discussions autour des différences entre mentor, coach, et formateur plutôt débiles. Et pourtant, la semaine dernière, lorsqu'une stagiaire de ma dernière session de l'action "création et développement d'une activité de formation" m'a qualifié de ce terme, pour la toute première fois de ma vie. Quelque chose s'est passé ! D'abord, j'ai enfin compris ce qu'est un mentor et surtout... Je me suis totalement reconnu dans mon attitude professionnelle, mes valeurs, mon positionnement.
Alors,
qu'est-ce qu'un mentor et comment le devenir ? C'est le sujet que j'aborde aujourd'hui avec plusieurs affirmations dont je suis sûr aujourd'hui. Une personne devient votre mentor :
- Parce qu'elle est exactement là où vous rêvez d'aller
- Parce qu'elle est disponible et soutenante avec vous
- Parce qu'elle est investie dans votre réussite
- Parce qu'elle sait vous écouter, vous challenger, vous enseigner
"Je préfère largement un mentor à un professeur"
Cette phrase, je l'ai lue récemment sur le réseau social LinkedIn. Beaucoup de post sont consacrés à la psychologie appliquée au monde professionnel, à l'importance des soft skills ou encore de la gestion des émotions. Ces derniers temps, j'ai vu de nombreux débats, voire des affrontements, sur le thème du développement personnel. Un exemple en particulier me revient en tête. C'était un post qui traitait de l'influence des émotions sur la santé, et sur l'encodage possible de maladies suite à des moments de vie mal gérés. Une protagoniste avait notamment avancé l'argument que des émotions pouvaient se "cristalliser" dans le corps et provoquer des maladies. C'est alors qu'un membre de la brigade des justiciers de LinkedIn (c'est comme cela que je les appelle !) lui était tombé dessus, à grand renfort de "sciences", de "sociologie", avec un ton très condescendant. C'est alors qu'une femme s'était immiscée dans les échanges musclés.
_ "Vous souhaitez juste faire le professeur, nous ne sommes pas vos élèves"
_ "Pour que je sois votre professeur, il faudrait que je vous accepte comme élève"
Et au bout de quelques nouvelles invectives, une autre femme, calme et posée, finit par dire cette phrase : "Je préfère les mentors aux professeurs", et elle avait raison !
J'avoue que je suis las de ces experts qui vous font la leçon en permanence, qui ne souvent pour seul objectif de se faire mousser en public, au détriment des personnes qui elles osent poster leurs convictions, débattre dans le calme et le respect de l'autre. Bref, on trouve beaucoup de coachs, de formateurs, d'experts, et infiniment moins de mentors !
Bien sûr, le mentor a une expertise de son domaine, sait être pédagogue pour enseigner mais il a infiniment plus que cela. Il a vécu des trucs, il connait la souffrance et a su la dépasser, c'est un sage, un philosophe, et surtout il a une mission. Pas celle de faire du pognon, pas celle de se mettre en avant pour je ne sais quelle recherche de popularité, celle d'aider autrui à réussir, à éviter les erreurs, à faire bien du premier coup.
Le mentor est là où le mentoré rêve d'aller
Lorsque j'étais plus jeune, j'avais coutume de dire que je voulais apprendre des meilleurs, et je me trompais. J'ai vécu de drôles de moments, notamment lorsque j'étais en apprentissage du Krav Maga, une méthode de self défense plutôt musclée. En effet, voulant apprendre avec les meilleurs, je me suis retrouvé confronté à des entrainements, dont je n'avais pas du tout envie, et à des personnes qui m'ont inspiré bien d'autres choses que le respect... La crainte, entre autres.
Bref, j'aurais mieux fait de dire "je veux apprendre des personnes qui sont exactement ce que j'ai envie d'être, et qui font exactement ce que j'ai envie de faire", aurait été beaucoup plus juste. Et cela s'appelle ? Un mentor !
- Mon mentor de Savate Boxe Française est un homme simple, passionné, qui a passé sa vie au service de son art. Ce n'est pas le meilleur combattant, mais un très bon enseignant doté d'une grande humanité
- Lorsque je me suis formé à la PNL et au coaching, Gérard Szymanski et François Délivré, étaient des hommes à qui je voulais ressembler, et qui faisaient exactement ce que je rêvais de faire.
Imaginons que vous soyez en quête d'une vie professionnelle indépendante, que vous rêviez ou projeter de gagner votre vie confortablement en
proposant des prestations de formation éligible au CPF. Pour vous accompagner, accorderez vous votre préférence à un gros organisme de formation qui estime tellement les formatrices et formateurs indépendants qu'il les paye "à coup de trique", à des "experts" qui jouent les professeurs sans jamais avoir vécu la vie qu'il vous propose de vous apprendre, ou à un
mentor qui vit de sa
vente de formation au CPF, qui vous assistera, encouragera, challengera jusqu'à ce que vous ayez atteint vos objectifs ? Telle est la grande question !
Le mentor et ses compétences cognitives et comportementales
La question de comparer le coach au mentor se pose souvent. D'ailleurs, la différence est subtile et mérité d'être explorée. Dans son œuvre de référence "Le métier de coach", François Délivré se livre à une description exhaustive de ce qu'est un coach professionnel. Je vous recommande d'ailleurs de lire cet ouvrage si ce métier vous intéresse... Epatant ! Pour lui, le coach est un professionnel aguerri, qui ont réalisé un travail thérapeutique (afin de limiter l'impact de leurs propres démons sur la relation de coaching), et qui ont des compétences en psychologie et en entretien de coaching. Nous sommes en effet loin de toutes les autres formes de coachs que l'on peut croiser partout sur les réseaux sociaux, et dont l'accompagnement est destiné à vous faire atteindre des objectifs professionnels, personnels (coach de vie), de santé (coach de santé bien-être), ou sportifs.
Un mentor est un peu un mélange de tout cela : c'est un professionnel aguerri, capable d'écoute active, d'empathie, qui saura faire la différence entre ses propres besoins psychologiques, et ceux de ses protégés. Nous sommes très loin du "professeur", dont la seule ambition est de montrer ses connaissances et son expertise.
On peut être un coach débutant, mais pas un mentor débutant. Ce dernier a vécu des choses, connu les difficultés et l'échec, sait ce qu'est le changement, le travail de deuil, sait doser et nuancer, relativiser, accepter ce qu'il ne peut modifier. Il sait enfin différencier émotions et comportements, pensées et réalité. Bref, il détient forcément des compétences cognitives et comportementales.
Comment devient-on un mentor ?
Il n'existe pas de formation spécifique pour devenir un mentor. C'est plutôt une décision que l'on prend lorsqu'on en a les prérequis :
- Être un professionnel expérimenté qui a su atteindre ses objectifs
- Avoir un sens de l'écoute, et de solides connaissances en psychologie
- Avoir un sens de la pédagogie (le premier qui dit andragogie en me lisant... Dehors !!!)
- Avoir le projet d'aider
Toutes les conditions sont réunies... Feu ! Il ne vous restera plus qu'à :
- Choisir votre public cible
- Continuer à vous former tout au long de votre vie
- Faire preuve de disponibilité pour vos clients, de patience
- Ecouter sans juger, expliquer avec des faits, conseiller avec force
- Questionner et comprendre
- Guider avec agilité
Le mentorat nécessite du temps et de l'engagement. Il faut être prêt à investir du temps pour aider les autres à atteindre leurs objectifs, et être disponible pour répondre à leurs questions et leur fournir du soutien quand ils en ont besoin. C'est le sens de mon engagement dans l'entrepreneuriat et la formation professionnelle. C'est aussi mon modèle économique : faire payer mes prestations à leur juste prix afin que mes clients puissent bénéficier de mon aide dans la durée. Je ne fais pas partie du clan de ceux qui veulent se faire payer la moindre minute passée avec un prospect. Oui oui je sais, le temps c'est de l'argent, mais moi j'ai choisi d'être un mentor !
